10 décembre 2012

La e-réputation : comment ça marche dans la « vraie vie » ?



Pour obtenir des informations sur une personne ou une entreprise (donc pour accéder à sa réputation), tout le monde semble avoir le même réflexe : taper son nom dans un moteur de recherche (la technique la plus répandue est sans doute la « googlisation » nommée d’après le moteur de recherche phare : Google) ou sur un réseau social (ex : Facebook). 

Pour savoir comment une quête informationnelle sur la (e-) réputation d’une personne marche en pratique, voici un scénario typique :

Extrait retranscrit d’un épisode de la série télévisée de Canal + « Bref » :

Source : Google Image
 « … J’avais rien à faire, donc j’ai fait comme tout ceux qui n’ont rien à faire, je suis allé sur internet … j’ai checké mes mails, rien, j’ai checké Facebook, rien, (…). J’ai rechecké mes mails, j’ai rechecké Facebook, rien, non attend, c’était « cette fille » que j’avais croisée en soirée, elle venait d’accepter ma demande d’amis. Je suis allé sur son profil, j’ai cherché ses photos, j’ai cherché un album « été 2011 », rien, « été 2010 » rien, il y avait seulement des photos de ski, pas terribles ; j’ai vu qu’elle aimait les Simpsons et les Duft Punk (…). Je suis allé voir les photos où elle était taguée, elle était tout le temps jolie … »  


« Bref, j’ai trainé sur Internet »


Tout ce que nous publions sur la toile et notamment sur les réseaux sociaux tels que Facebook, révèle partiellement notre identité voire notre personnalité. A partir des pages que nous « aimons », nous communiquons par là nos préférences (sexuelles, politiques), nos goûts (musicaux, littéraires, cinématographiques, sportifs, culinaires), nos activités, nos intérêts, notre appartenance sociale, ethnique ou religieuse.

L’identification sur les photos, les données personnelles (date de naissance, adresse mail, fréquentation de telle ou telle école, …) le « score » d’amis, l’intensité de publications (statuts, commentaires, liens, tags) sont également à l’image de l’extériorisation de notre vie personnelle, de notre degré de sociabilité, ainsi que du niveau d’intégration de l’univers numérique dans nos routines. Par conséquent, il est donc tout à fait possible que les personnes qui nous suivent sur Facebook, dits nos amis, nous connaissent avant de nous connaître vraiment.

D’autant plus que sur Facebook ou les autres plates-formes de réseautage social nous sommes amis même avec les inconnus ou les gens que nous connaissons à peine.   

 

Notre e-réputation est-elle fiable ?

 
Question à se poser ! Si la e-réputation fait partie intégrante de notre identité numérique, elle ne révèle que partiellement notre véritable image, telle que nous la montrons dans la vraie vie. En réalité, la e-réputation est un phénomène plus qu’ambigu. 


À l’époque actuelle, au travers des médias sociaux nous assistons à un flot d’informations et d‘échanges (parfois irréels) dont nous, les internautes, sommes les acteurs principaux. Par conséquent, une telle suprématie informationnelle et conversationnelle à caractère subjectif « ne saurait constituer une « vraie » étude ! » (2) comme l’affirment François Laurent et Alain Beauvieux.     
                                                                                       
Pourquoi ? Et bien : d’une part, l’information telle qu’elle apparaît sur le Web social est gratuite donc peu fiable. Ainsi les auteurs de ce livre invitent les internautes et les entreprises à ne pas « croire aveuglément que tout ce qui s’y raconte (sur Facebook, Twitter, ...) représente parfaitement l’opinion des citoyens! ». 

Et d’autre part, en reprenant les propos de Louise Merzeau : « la traçabilité informationnelle ne se réduit ni à l’expression, ni à la projection du sujet » (1), il est même interdit de penser que la représentation numérique  est égale à la « représentation de soi ». Par exemple, ceux qui ont 50 amis sur Facebook ne sont pas forcément moins amicaux ou moins sociables que ceux qui en ont 1000, peut-être justement conscients de leur e-réputation, ils « n’invitent pas » ou « n’acceptent pas » n’importe qui dans leur sphère privée numérique. 


Sources :

(1)
L. Merzeau, "PRÉSENCE NUMÉRIQUE : LES MÉDIATIONS DE L'IDENTITÉ," GRESEC, 2009.
(2)
F. Laurent et A. Beauvieux, "Tout savoir sur ... Les médias sociaux, sans bla bla # De l'e-réputation au Social CRM", Bluffy: Kawa, 2012.




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